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Technologie et humain, l’indispensable duo

Technologie et humain, l’indispensable duo

Par Philippe Trouchaud

Le 3 juillet 2023

Alors que vient de se clôturer l’édition 2023 du salon Vivatech avec une affluence record avec près de 150 000 visiteurs, les entreprises françaises affichent leur appétence (et leurs compétences) pour la technologie.

Dans un contexte de turbulences fortes où les menaces qui planent sur l’entreprise ne manquent pas (inflation croissante, conflits géopolitiques, volatilité macroéconomique et risques cyber ou encore changement climatique), la technologie apparaît comme un refuge dans lequel investir pour aborder l’avenir avec plus de sérénité, répondre aux défis de demain et surmonter les difficultés actuelles.

L’appétence pour la technologie des entreprises françaises ne se dément pas, et c’est une bonne nouvelle

Dans la dernière édition de la Global CEO Survey PwC, près de 4400 dirigeants mondiaux s’expriment sur leur vision du monde, sur l’avenir de leur entreprise et les menaces auxquelles ils doivent faire face pour maintenir leur business pérenne.

Le déploiement de technologies type Cloud, Intelligence Artificielle, et autres technologies avancées est l’un des axes d’investissement plébiscité par 69% des dirigeants mondiaux dans les 12 prochains mois, contre 55% en France.

Pour 62% d’entre eux, ces investissements technologiques leur permettront de réimaginer le business du futur et gagner en efficacité opérationnelle.

On pourrait interpréter le léger décalage français (55% en France contre 69% pour le reste du monde) comme une forme de retard ou une résistance à la technologie. Cela serait une vision simpliste voire erronée de la situation. Je crois qu’il convient de mettre ce décalage relatif en perspective avec l’autre investissement privilégié en premier lieu par les dirigeants français à hauteur de 87%.

Il s’agit de l’upskilling, qui correspond à la montée en compétences des collaborateurs sur les sujets prioritaires de l’entreprise.

Ce que nous indiquent ces chiffres est essentiel : les dirigeants français ont compris que les investissements dans la technologie doivent systématiquement s’accompagner de leurs pendants humains.

Donner sa pleine dimension à la technologie à travers la montée en compétences

L’upskilling, que je qualifie de tactique, consiste à former les collaborateurs aux technologies. Cet investissement est essentiel pour l’entreprise qui fait face à un phénomène de rareté des talents. Elle doit donc s’assurer que ses collaborateurs ont une bonne maîtrise des technologies, et les former le cas échéant.

👉 L’entreprise fait alors de l’investissement technologique un levier de performance. À l’heure de la Grande Démission (Great Resignation), l’accès aux compétences se raréfie et les investissements technologiques peuvent combler ce gap pour rester dans la course. Selon le Medef, 10 000 diplômés spécialisés dans le numérique manquent à l’appel chaque année.

Mais l’upskilling ne doit pas se réduire à cela. Je dirais même qu’il revêt une dimension sociale voire sociétale, en donnant l’accès aux technologies. En effet, la crainte de voir la digitalisation menacer les emplois n’est pas nouvelle et elle se justifie à bien des égards. La technologie génère parfois des peurs, voire des blocages. Ce n’est pas un phénomène nouveau, et la France a toujours exprimé une forme de méfiance face à la nouveauté.

Or, je crois profondément que l’entreprise doit jouer un rôle dans la levée de ces freins, car certaines craintes sont justifiées :

  • la transformation digitale que nous vivons a déjà modifié le business model d’un grand nombre d’industries,
  • des métiers ont été transformés en profondeur pour laisser place à de nouvelles compétences.

Dans ce mouvement de fond, l’entreprise possède un rôle déterminant et les attentes des salariés vont dans ce sens. Dans son enquête mondiale Hopes and Fears menée auprès de plus de 52 000 salariés dans le monde, PwC interroge ces travailleurs sur leur rapport à la technologie.

Près d’un salarié sur trois exprime la crainte de voir son emploi remplacé par la technologie, et près de 40% l'inquiétude de ne pas être suffisamment formés aux nouvelles technologies par leur employeur. L’entreprise doit être au rendez-vous, d’autant qu’elle constitue l’instance de confiance aux yeux de 82% des français (Sondage IPSOS - Sopra Steria, Fractures françaises, Septembre 2022).

La technologie n’est et ne sera un formidable levier de business qu'à la condition d’être appréhendée, comprise et manipulée

Je crois en l’importance des cas d’usage.

La technologie, comme je le disais précédemment, peut faire peur - parfois à juste titre - et c’est en la manipulant que l’on comprend mieux l’impact positif qu’elle peut avoir sur notre emploi, notre industrie, notre entreprise. Il est stratégique de démystifier les technologies telles que l’intelligence artificielle, la blockchain, le web 3.0…, et pour cela, rien de mieux que d’y donner accès.

Au sein du Tech Lab de PwC, lieu d’immersion conçu pour permettre de tester et manipuler ces nouvelles technologies, j’observe fréquemment un changement de posture de nos collaborateurs et de nos clients vis-à-vis des technologies, au fil de leurs manipulations.

Bien souvent, les préjugés tombent, les applications concrètes permettent de mieux appréhender les bénéfices, alors que l’on se croyait éloigné du sujet voire non concerné. Par exemple, donner à comprendre aux équipes comptables ce que sont les NFT, et dans quelle mesure leur métier va se trouver modifié par la comptabilisation de ces actifs digitaux est essentiel.

Les transformations induites par la technologie et la digitalisation ne se font pas en un jour. Pour autant, l’acculturation des équipes à ces sujets doit être un travail de fond. Pour que la technologie soit porteuse de sens, elle doit s’associer au meilleur de l’humain. Et c’est ainsi qu’elle permettra de répondre aux enjeux complexes de notre époque.

Philippe  Trouchaud

Philippe Trouchaud, Chief Technology & Products Officer, PwC France et Maghreb

Philippe Trouchaud est Chief Technology et Product Officer chez PwC France et Maghreb. En France et au Maghreb, PwC développe des missions de conseil, d’audit et d’expertise juridique et fiscale pour les organisations de toutes tailles et de tous secteurs d’activité. Fortes de plus de 6 000 collaborateurs, ses équipes pluridisciplinaires conjuguent leurs savoir-faire au sein d’un réseau international de plus de 328 000 personnes dans 152 pays.


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