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Comprenez la notion de cybersécurité pour (mieux) protéger votre entreprise

Comprenez la notion de cybersécurité pour (mieux) protéger votre entreprise

Par Laurent Hercé

Mis à jour le 17 novembre 2020, publié initialement en 10 août 2020

Parmi les sujets sensibles liés au développement du numérique dans l'entreprise, il en est un qui inquiète plus que tous les autres : la cybersécurité.

La crise récente du Covid19 a accentué ces craintes déjà présentes. Le confinement et le développement du télétravail qui s'en est suivi, n’ont fait que mettre en exergue certaines failles en matière de cybersécurité en entreprise.

Il est déjà complexe de maintenir des conditions de sécurité dans un environnement informatique bien circonscrit que représente l'entreprise. Dès lors que l'on bascule dans un contexte plus ouvert, en permettant par exemple aux salariés de travailler à distance, les règles et outils habituels s'avèrent vite obsolètes.

Pour preuve, le phénomène de "ZoomBombing" qui semble avoir frappé de nombreuses visioconférences au printemps. Heureusement, il s'agissait là d'un phénomène médiatisé, mais relativement anodin en termes de conséquences.

Puisque le télétravail, impliquant le recours à de nouveaux outils, s'est soudainement développé, il va falloir adapter les règles et les comportements. Règles et outils, car la cybersécurité est affaire de technique. Mais comportement, car le facteur humain est prépondérant.

Cybersécurité : définition et enjeux chiffrés

Qu'est-ce que la cybersécurité ?

La cybersécurité est un ensemble de dispositifs de sécurité, d’outils, de lois ou encore de mesures de prévention visant à prémunir les systèmes informatiques, ordinateurs, appareils mobiles et applications contre des attaques malveillantes issues du cyberespace.

Selon l'ANSSI (Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d'Information), ces attaques visent à « compromettre la disponibilité, l’intégrité ou la confidentialité des données ».

Les autorités compétentes en matière de cybersécurité invitent donc les grandes organisations mais aussi les PME à mettre en application un certain nombre de bonnes pratiques afin de limiter les risques liés à la cybercriminalité.

Les enjeux de la cybersécurité

Cet "état recherché" est rarement atteint, puisque les systèmes d'information et les réseaux sont en perpétuelle évolution. Ce qui est considéré comme sécurisé aujourd'hui ne le sera plus forcément la semaine prochaine.

D'où l'obligation d'une adaptation permanente des outils et des comportements.

La plateforme gouvernementale de cybermalveillance publie les chiffres suivants, pour 2019 :

  • Plus de 90 000 victimes ont été assistées sur la plateforme en 2019, contre 28 855 en 2018, soit une augmentation de plus de 210%. Parmi ces victimes, 90 % sont des particuliers, souvent plus vulnérables.
  • Chez les professionnels (entreprises, collectivités et associations), les recherches d’assistance ont principalement porté sur l’hameçonnage (phishing) à 23 % et le piratage de compte (16%).

Selon la Confédération des Petites et Moyennes Entreprises (CPME), en 2019, 44% des entreprises de moins de 50 personnes avaient subi une attaque informatique. 17% seulement de ces entreprises sont assurées contre le risque de cyberattaque.

La cybersécurité en France, une menace prise très au sérieux

Les chiffres et définition donnés ci-dessus en sont la preuve : la cybersécurité est un danger désormais reconnu. Des organismes, des services de l'état, des associations ont désormais vu le jour pour le contrer.

L'ANSSI, citée plus haut, accompagne les entreprises en fonction de leur profil par des actions de conseil, de politique industrielle et de réglementation afin de rendre disponibles des produits de sécurité et des services de confiance. Elle intervient aussi sur les problématiques de souveraineté.

Cybermalveillance.gouv.fr a pour mission d'aider les entreprises, les particuliers et les collectivités victimes de cybermalveillance, de les informer sur les menaces numériques et de leur donner les moyens de se défendre.

Le Centre gouvernemental de veille, d'alerte et de réponse aux attaques informatiques (CERT), qui dépend de l'agence nationale de la sécurité des systèmes d'information, est accessible 24h/24 et 7j/7. Il recense les menaces nouvellement détectées.

Ses missions principales sont les suivantes :

  • la détection des vulnérabilités des systèmes grâce à une veille technologique ; la résolution des incidents, si besoin avec le réseau mondial des CERT ;
  • l’aide à la mise en place de moyens permettant de se prémunir contre de futurs incidents ;
  • la création d’un réseau de confiance.

Cybersécurité en entreprise : des menaces de nature radicalement différentes

Si l'on n'a pas toujours bien conscience des menaces en matière de cybersécurité, c'est qu'elles peuvent prendre des formes bien différentes.

Comme l'indique les statistiques, les attaques ne sont pas forcément d'une grande complexité technique. Elles consistent souvent en une simple "escroquerie" basée sur l'intimidation ou l'arnaque. L'informatique n'est alors que le vecteur de communication, le point d'entrée.

Le fraudeur dispose fréquemment d'une simple adresse mail, qu'il va utiliser pour entrer en contact avec sa cible. Il va tenter de lui extorquer des données :

  • soit par la menace
  • soit par la manipulation.

C'est le principe du hameçonnage, du "spoofing", ou de la fraude au président.

Dans l'imaginaire, alimenté par le cinéma notamment, c'est l'autre volet de la cybermalveillance qui est le plus présent. Celui qui consiste en : des attaques, des intrusions, requérant une haute technicité, et mettant le fraudeur en contact direct avec les données et réseau de l'entreprise.

Ces pratiques requérant une pratique avancée du codage sont beaucoup moins nombreuses.

Demandes de rançon et blocage : les 2 piliers des pirates

Attaquer les systèmes informatiques avec les ransomwares

Les cyberattaques "technologiques" les plus fréquentes, et celles qui ont le plus de conséquences pour les entreprises, sont les ransomwares. Elles consistent à introduire un code malveillant sur une machine où un réseau, pour bloquer certains accès ou crypter des données.

Le déblocage, l'obtention de la clé pour retrouver l'accès aux informations, est ensuite monnayée au prix fort. En 2019 :

  • le coût moyen demandé par les pirates est passé de 6.700 $ à 12.700 $,
  • pour les plus grandes organisations, le coût moyen d'une rançon est estimé à 286.000 $.

Le déni de service : pousser le système informatique à saturation

Autre type de malveillance assez fréquente, qui requiert une technicité : l'attaque par déni de service, DDOS pour Distributed Denial of Service, en anglais.

L'assaillant va rendre inaccessible un serveur par l’envoi de multiples requêtes jusqu’à le saturer. Il peut aussi exploiter une faille de sécurité afin de provoquer un arrêt ou un fonctionnement fortement dégradé d'un service.

Ce type d'attaque peut entraîner :

  • des pertes de productivité,
  • une éventuelle perte de revenus pour les sites marchands
  • une image médiatique négative de l'organisation qui se retrouve paralysée.

Là encore, la motivation peut être la demande de rançon, pour faire cesser les attaques.

Cyber protection : se prémunir, mais comment ?

On le voit, la cybersécurité est loin de se cantonner à une question technique. Il est donc illusoire de s'en remettre uniquement à un ou plusieurs outils logiciels en matière de sécurité. Cela rendrait votre organisation imperméable à toute menace.

Tous les experts sérieux le rappellent : il faut agir simultanément, et constamment, sur plusieurs fronts. L’objectif est donc de mettre en place des solutions de sécurité simples et à la portée de l’entreprise.

La formation des collaborateurs

Les failles sont d'abord humaines. Toutes les DSI savent qu'encore aujourd'hui le simple post-it oublié mentionnant un mot de passe peut contrecarrer des mois de travail informatique.

Donc, la base d'une cybersécurité renforcée reste un travail d'information et de formation auprès des collaborateurs. D'autant plus dans le contexte actuel évoqué en introduction, qui voit le télétravail se développer, favorisant le phénomène du BYOD (Bring Your Own Device). Les smartphones sont notamment de nouveaux vecteurs d'intrusion, et fragilisent les organisations.

Heureusement, les nouvelles technologies de sécurisation biométriques sont d'une grande efficacité, même si parfois contournables (la reconnaissance faciale recèle des failles).

Entre l'humain et la technologie, les bonnes pratiques peuvent faire merveille. Par exemple, une bonne organisation des sauvegardes est une solution simple contre des attaques complexes. Un ransomware est de faible impact si par ailleurs les données sont sauvegardées et à jour.

Les outils de la cybersécurité

Reste qu'au delà du travail sur l'humain, le recours à des outils logiciels puissants et mis à jour est essentiel. Le plus connu est bien évidemment l'antivirus, qui doit être présent sur tous les terminaux utilisés par les collaborateurs, y compris les smartphones.

Les outils d'aide à la sauvegarde, et les gestionnaires de mots de passes, sont aussi des applications à utiliser à grande échelle.

Les pare-feux sont indispensables, et l'on entre là dans une catégorie d'outils qui nécessite l'intervention d'experts, surtout s'ils sont généralisés à l'échelle d'une organisation.

Le Data Protection officer : un métier clé de la cybersécurité

Pour conclure, la méthode la plus efficace en matière de cybersécurité, c'est d'utiliser toutes les pratiques, organisations spécialisées, et outils, dans un dispositif étendu et complexe.

En ce sens, le recours à un DPO, Data Protection Officer, est une éventualité dans le cadre d'une entreprise de taille importante afin de protéger au mieux les données sensibles et de limiter les risques d’intrusion.

Laurent Hercé

Laurent Hercé, Expert IT, Cloud computing, SaaS, IoT...

Associé créateur de Marketor, Laurent Hercé évolue dans le monde de l’IT depuis son origine ou presque (1987). Il anime des communautés et des blogs dans les domaines IT, RH, Social Selling, Cloud computing, SaaS, innovation.

Passionné par la vulgarisation, Laurent rédige du contenu sous toutes ses formes, notamment pour les blogs, livres blancs, études et guides…