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Pourquoi et comment maîtriser le transport de la donnée ?

Pourquoi et comment maîtriser le transport de la donnée ?

Par Jennifer Montérémal

Mis à jour le 20 décembre 2022, publié initialement en 16 novembre 2020

À l’heure où les nombreuses réflexions autour de la souveraineté numérique mettent en lumière les opportunités et les risques liés à l’hébergement de la donnée, il est une question à prendre également en considération : le transport de la donnée.

En effet, le Cloud en général et plus particulièrement le SaaS a permis d’ouvrir le partage de la donnée des entreprises, notamment aux partenaires, aux clients ou encore aux fournisseurs. Apparaissent alors des enjeux autour de la maîtrise des flux de données, pour en assurer la sécurité, mais aussi la qualité.

Afin de cerner au mieux ce sujet Clément Marche, COO chez Crosscut, répond à nos questions.

En quoi le transport de la donnée devient-il aujourd'hui un enjeu économique et stratégique pour les entreprises ?

Clément Marche :

Depuis que l’informatique est au cœur de l’entreprise, la donnée traitée et la faculté à l’échanger en constituent la valeur. Un peu plus chaque jour, elle est le pouls de l’activité.

Avec l'avènement des solutions SaaS, le nombre d'applications et leur diversité explosent. Pour autant, qu'importe la puissance de ces solutions, leur modernité, si les données qu’elles traitent ne sont pas les bonnes ou qu’elles ne peuvent être partagées avec le reste du système d’information, elles ne pourront pas délivrer la valeur attendue par les utilisateurs.

Également, l’interconnexion toujours plus forte des entreprises avec leurs partenaires, leurs clients, leurs fournisseurs, afin d’accélérer les échanges commerciaux, sous-entend une ouverture du système d’information et un échange de données simple, standardisé, et sécurisé.

L’échange de données est donc au centre d’une stratégie SI qui a pour but d’aider les métiers à créer de la valeur ou de nouveaux usages notamment grâce à la continuité des processus de l’entreprise. La maîtrise de ces échanges sera donc un avantage compétitif pour ces structures.

Si l’échange de données est clé pour les entreprises, comment en assurer la maîtrise ?

Clément Marche :

Il est évident que les échanges de données sont un sujet sensible, autant que la nature des données qui sont échangées (données confidentielles, données personnelles, données de santé, etc.).

Au-delà de la sécurité, c’est l’entière maîtrise de ces échanges qui est indispensable. Et cette maîtrise commence par la connaissance de ses données : on ne sécurisera pas de la même façon un échange de données publiques et un échange de données confidentielles… À moins que le temps et l’argent soient des ressources infinies.

La maîtrise des échanges de données passe ensuite par l’outil qui va permettre de les supporter :

  • Est-ce qu’il est capable de superviser les flux d’échanges en temps réel ?
  • Est-ce qu’il peut m’avertir en cas d’erreur ?
  • Est-ce que mon outil est suffisamment simple pour faire évoluer rapidement mes flux de données ? Ou suis-je dépendant d’un fournisseur tiers ?
  • etc.

Il existe de nombreux outils sur le marché. Par exemple avec Crosscut, nous essayons de trouver un équilibre en proposant un iPaaS simple à prendre en main, complet en termes de fonctionnalité d’échange de données et accessible aux PME et aux ETI.

Enfin, le troisième pilier de la maîtrise de ces échanges réside, naturellement, dans l’organisation associée et dans les humains qui la supportent. Au-delà d’un sujet technique, l'échange de données est un service rendu par l'informatique aux métiers : le succès de tel projet réside dans des équipes capables de comprendre les enjeux techniques, bien sûr, mais surtout les enjeux métiers connexes.

En s’appuyant sur un outil d’échange de données, est-ce qu’on ne risque pas d’en devenir dépendant ?

Clément Marche :

C’est évidemment un risque. Comme pour votre ERP. Comme pour votre CRM. Comme pour toute solution informatique majeure d’une entreprise, c’est un élément important à prendre en compte au moment du choix du fournisseur.

Pour autant, plusieurs bonnes pratiques doivent être appliquées pour limiter la dépendance :

  • S'appuyer sur des partenaires adaptés à la taille et aux enjeux de chacun (une PME ou une TPE n’aura pas besoin des mêmes fonctionnalités qu’une entreprise du CAC40, et n’aura ni les mêmes équipes ni le même budget) ;
  • Comme on l’a dit, comprendre et maîtriser ses données est une base indispensable ;
  • S’appuyer sur des technologies standards qui assurent une réversibilité en cas de changement d’outil ;
  • Limiter les développements de logiques métiers dans cet outil, qu’il faudra développer à nouveau en cas de changement d’outil alors qu’elles sont souvent mal documentées ;
  • Choisir un outil dont la transparence garantit la conformité de la réglementation en ce qui concerne le traitement des données.

Quel est votre point de vue d'expert sur la question de la souveraineté numérique en général ?

Clément Marche :

Le Cloud et le SaaS apportent des opportunités incroyables quant à l’utilisation de services numériques. Il est pour autant nécessaire d'être conscient des services numériques que l’on utilise et de la dépendance que l’on crée vis-à-vis des fournisseurs, pour éviter qu’elle ne devienne critique.

Pour nous, la souveraineté numérique est importante pour assurer aux entreprises françaises d’avoir le choix et de gérer leur risque de dépendance en conscience.

Au-delà du risque hypothétique de guerre économique, c’est le principe d’unilatéralité des décisions qui peut venir impacter de manière désastreuse certaines entreprises (par exemple en coupant un service non rentable ou en en faisant évoluer un autre).

Pour nous, la souveraineté passe par une offre riche, consciente du marché mondial, par des acteurs connectés par le biais d’un dialogue systématisé.
 

Clément Marche est un expert de l'intégration de données. Riche de plusieurs années passées à la direction de Nuageo (Cabinet de conseil en transformation numérique), il cofonde Crosscut, une solution iPaaS française, qui a pour objectif de simplifier l'échange et le pilotage des flux de données pour créer votre SI hybride.

Existante depuis 2016, elle enrichit son offre en 2020 via la proposition de «flux-as-a-service», afin de rendre disponible cette technologie au maximum d'entreprises, qu'importe leur taille.

Article promotionnel. Les contributeurs experts sont des auteurs indépendants de la rédaction d’Appvizer. Leurs propos et positions leur sont personnels.

Jennifer Montérémal

Jennifer Montérémal, Editorial Manager, Appvizer

Actuellement Editorial Manager, Jennifer Montérémal a rejoint la team Appvizer en 2019. Depuis, elle met au service de l’entreprise son expertise en rédaction web, en copywriting ainsi qu’en optimisation SEO, avec en ligne de mire la satisfaction de ses lecteurs 😀 !

Médiéviste de formation, Jennifer a quelque peu délaissé les châteaux forts et autres manuscrits pour se découvrir une passion pour le marketing de contenu. Elle a retiré de ses études les compétences attendues d’une bonne copywriter : compréhension et analyse du sujet, restitution de l’information, avec une vraie maîtrise de la plume (sans systématiquement recourir à une certaine IA 🤫).

Une anecdote sur Jennifer ? Elle s’est distinguée chez Appvizer par ses aptitudes en karaoké et sa connaissance sans limites des nanars musicaux 🎤.